Bonjour Fatbabs, on te présente comme beatmaker et producteur :

Est-ce que tu peux nous expliquer la différence entre ces 2 spécialités ? Et comment tu gères ces 2 casquettes ? Comment on passe de l’un à l’autre ?

Le beatmaking c’est travailler la musique en elle même: la confectionner, l’arranger, trouver la mélodie qui rendra le titre sympa. La production ou réalisation concernent d’avantage la globalité du titre. L’orientation musicale, la couleur, où sera placé le refrain… Ces deux domaines sont au final très proches.

On te connait aussi au travers de ta collaboration avec Naâman. Comment le duo a pris forme et c’est quoi ton rôle au sein de celui-ci ?

On s’est rencontré sur Rennes, il y a 6 ans. L’alchimie a pris très rapidement et depuis on a fait 4 albums ensemble. Avec Naâman, je m’occupe de tout ce qui concerne la musique. Je réalise les albums avec lui, nous sommes très liés. Sur scène, je suis DJ au sein d’une formation de 4 autres musiciens, ensemble, on forme le “Deep Rockers Crew”. On a également crée un label dédié en commun avec notre manager, “Big Scoop Records”.

Comment se déroule la création d’un morceau lors d’une collaboration avec d’autres artistes ? Qui apporte le beat, les paroles, les arrangements etc ?

Je fais énormément de productions donc j’ai un stock assez conséquent. Quand un chanteur me fait une demande alors je pioche dans le style qui semble le plus lui convenir. J’essaie au maximum de m’imprégner du feeling des featurings afin de proposer une musique correspondante au style ou justement à l’inverse, complètement inattendu.

As-tu appris seul à composer, mixer, produire ? Est-ce que prendre des cours est indispensable pour un débutant dans ce milieu ?

Effectivement j’ai appris seul. Je n’ai fait aucune école de musique. Je pense que le principal est d’être amoureux et de vivre sa passion à fond. Que l’on fasse une école ou que l’on produise dans sa petite chambre, au final c’est le résultat musical qui déclenchera des sensations. Peu importe, le support ou la manière dont elle a été créée. Selon moi, il  n’y a pas de règle, à part travailler énormément pour y parvenir.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à ceux qui souhaitent se lancer dans la musique ?

Il faut croire en soi et surtout ne pas avoir avoir peur de foncer, sans pour autant le faire la tête baissée. De nombreuses fois, je pensais être ridicule et finalement je construisais ma propre musique, ma propre identité. Malheureusement, on le comprend souvent que beaucoup plus tard mais jamais trop tard.

Existe-t-il, selon toi, une recette magique du « bon beat » ? Comment sait-on ce qui marchera ou ne marchera pas ?

J’essaie de me faire confiance, si j’aime ce track alors on fonce. Le fait d’être DJ m’aide aussi. Quand tu mix, tu ressens l’intérêt des gens pour tel ou tel track. Tu peux ainsi comprendre ce qui plaît et adapter tes choix en studio. J’aime faire écouter mes tracks à mon entourage proche et regarder leurs expressions. C’est souvent là le meilleur moyen d’avoir leur vrai avis.

On a écouté et adoré ton premier EP, Daily Jam ainsi que ton single 2GO. Tu explores différents styles musicaux que ce soit le hip hop, le reggae, la soul mais également des sonorités Jazz. Bien que ces univers semblent différents, on reconnait ta patte à chaque fois. Comment fais-tu pour garder cette cohérence tout au long de l’EP ? C’est quoi le fil rouge d’une production par Fatbabs ?

J’utilise souvent les même kits de batterie afin de créer ma propre marque de fabrique. Mais globalement, je ne fais pas trop attention à tous ça.

On nous dit régulièrement que « le rock est mort », que nous sommes dans l’ère du Rap et du Hip-Hop. Penses-tu qu’il faille décloisonner la musique et mélanger les genres (voire ne plus parler de genres du tout) ? Ou qu’il est bien de garder des identités musicales propres et de se battre pour celles-ci ?

Je ne dirai pas que le Rock est mort, comment pourrait-il mourir d’ailleurs? La mixité des styles est importante. Elle permet de s’imprégner d’une culture, d’en adopter des codes, tout un lifestyle. Par exemple, dans le milieu du Reggae, j’entends souvent des clichés ridicules alors qu’en réalité, il se passe des très belles choses, des manifestations énormes et il y a des tas de gens qui se déplacent en concert. Certains médias s’arrêtent aux clichés et là malheureusement les codes sont utilisés à défaut et surtout à tort. Heureusement, beaucoup de gens respectent les coutumes et les perpétues tout en les adaptant avec respect.

Toi qui aimes voyager entre les univers ; Y a-t-il des styles musicaux que tu n’as jamais expérimenté mais que tu aimerais explorer par la suite ? Entendra-t-on un jour une production Fatbabs aux sonorités Métal, Techno, Grunge, Noise ou encore Musette ?

Haha !!! Peut être un jour mais en tout cas, j’écoute pas du tout de métal,ça serait une vraie nouveauté pour moi.

Tu te concentres actuellement sur ta carrière solo. C’est quoi les plans pour cette fin d’année 2018 et début 2019 ? Un album en route et une tournée ? de nouvelles collaborations ?

Je prépare actuellement mon premier album solo qui devrait voir le jour début 2019. s’en suivra une tournée bien évidemment !!

Pour les impatients, vous pouvez toujours écouter mon première EP disponible sur toutes les plates formes « Daily Jam ».

 

Pour apprendre à te connaitre en musique, on aimerait te poser quelques questions courtes. Tu peux bien sûr donner plusieurs réponses par questions.

L’artiste ou le groupe qui t’as poussé à faire de la musique ? WU TANG CLAN

L’artiste ou l’album du moment pour toi ? MAC MILLER SWIMMING

Le titre en soirée qui met l’ambiance à tous les coups ? SNOOP DOG – WHATS MY NAME

Le titre qui remonte le moral durant les mauvais jours ? WHAT A WONDERFULL WORLD

Le titre ou l’album dont tu ne te lasseras jamais ? DRE 2001

Le plus grand groupe ou artiste de tous les temps ? BEATLES

LE morceau de Fatbabs qu’il ne faut absolument pas louper ? BROTHER FEAT KOOL A

Merci d’avoir répondu à nos questions, on te retrouve donc dans les festivals et en tournée très bientôt.