Spotify va rentrer en bourse.

On le savait, tu le savais, ton père le savait : Spotify allait rentrer en bourse. La seule inconnue était le timing du truc. Et bien ça y est: Spotify devrait s’enregistrer au New York Stock Exchange (Wall Street, inculte) au premier trimestre. Mais s’il est dit que le géant du streaming pèserait 19 milliards de dollards, notons qu’aucune nouvelle action ne serait émise. Donc pas de levée de fond.

Si les possibles conséquences de cette intronisation sur le service vous inquiète, jetez un œil sur cet article de Pitchfork.

Telecom x Streaming, le retour.

Mettez ça sur le dos des nouvelles loi sur la neutralité du Net, mais comme aux grandes heures de leur pré-adolescence hésitante, les services de streaming se rapprocheront peut-être de la téléphonie. A l’ancienne. Pourquoi? Les gros utilisateurs de data risquent de payer d’avantage leur consommation boulimique. Pour éviter ces insupportables surcoûts, les plate-formes pourraient à nouveau se tourner vers les opérateurs téléphoniques pour offrir des bundle à leurs clients. La manœuvre avait plutôt bien marché à l’époque pour les deux acteurs, ils pourraient être tentés de retenter le coup. #Astuce.

Facebook mettra un pied dans marché de la music et commencera à menacer Youtube et Spotify.

Tout récemment, Facebook nous gratifiait d’un deal de licensing avec Universal Music. Bien que se cachant derrière l’alibi du “oui c’est juste pour encourager les créateurs de contenus et rémunérer les artistes”, nous ne sommes pas si dupes et il ne serait pas étonnant de voir sérieusement débarquer Facebook dans le streaming game audio et video. La compétition pourrait être rude pour des YT et Spotify pour lesquels les interactions sociales sont primordiales. Le marché moins dominé par un seul acteur, le move pourrait être une bonne nouvelle pour les labels.

Basta à la Fragmentation et au Windowing.

Plus un espoir perso qu’une réelle prédiction. Peut-être qu’offres exclusives et calendrier de sorties diffusées (cinémas puis TV puis DVD) sont la norme sur les marchés du film et de la TV, mais on a du mal à voir comment cette pratique ne fera autre chose que repousser les utilisateurs vers des formes de consommations illégales dans celui de la musique. On a autrefois défini un gros consommateur de musique par un budget dédié de 90$ annuel et plus, en incluant live et merch. Aujourd’hui les utilisateurs dépassent souvent cette somme avec leur simple abonnement annuel pour un service de streaming. Alors pourquoi les punir en ne sortant leurs nouveautés que sur Tidal ou en les différant de plusieurs semaines sur Spotify (on a récemment vu Adèle, Jay-Z et bien sûr Taylor Swift adopter cette technique) ?

L’un des problèmes historique de l’industrie fut qu’elle ne fut pas fichue d’offrir de solutions légales et user-friendly au public. Alors basta.

Les plateformes de streaming essaieront de se différencier au travers de la création de contenus.

Puisque nous assisterons un sourire satisfait vissés aux lèvres à la mort (insh’allah) des stratégies d’exclusivités et de windowing, il deviendra difficiles pour les streamers de trouver des facteurs de différenciation pertinents. C’est pourquoi nous constatons quelques efforts de création de contenus originaux: “Deezer Originals“, “Spotify Singles“, “Apple’s Carpool Karaoke” etc… Pb: Si ces bonus sont sympathiques, le web est déjà bourré de vidéos gratuites et sympa, et les bénéfices de différenciation sont minimes. Ce que veulent les utilisateurs: une sélection sur-mesure et la découverte de nouvelles tracks. Et sur ce point les “Discover Weekly” ou “Release Radar” de Spotify sont encore loin devant.

Le nouveau Three Sixty.

Les deals à 360 étaient le futur des labels d’il y a 10ans, leur faisant croquer sur tous les droits, rec mais aussi merch, publishing, live… Aujourd’hui les réseaux sociaux recèlent quelque chose de bien plus précieux: la commercialisation de chaînes d’artistes. Si le placement de produit dans des clips n’a rien de nouveau, faire des collabes avec des marques sur leur réseaux (salut Instagram !) est un nouveau filon géant. Après tout, les labels ont cassé leur tirelire pour construire ces canaux, il est l’heure d’en récolter les fruits et d’en faire autre chose que de la promo.

Le songwriting s’adaptera au streaming.

La plupart des streams viennent de playlists, pas de lectures directes. Pour performer et se faire bien voir des “curators”, il y a quelques metrics à optimiser. La plus importante: le taux de skipping, joliment mis en métaphore audiovisuelle par l’émission culte d’Mtv Next! Il y a là quelques ficelles faciles sur lesquelles jouer, comme l’anéantissement des intros. Alors non, l’on n’encourage pas les artistes à compromettre leur œuvre chérie pour se conformer à ce qui marche… Mais si les radio edits étaient acceptables, pourquoi ne pas tenter un “streaming edit” pour un main single ?

On peut aussi prophétiser l’augmentation des collaborations et autres featuring entre artistes, celles-ci augmentant les chances de découvertes et boostant le nombre de plays mensuels des participants…

Les start-ups se focaliseront sur la découvert de talents via la data.

Pour l’instant aucune n’a encore trouvé la formule magique du hit assuré. Certaines start-ups ont beau agréger les données de toutes les plateformes, il semble qu’elles loupent toujours un truc. D’autres se penchent sur l’intelligence artificielle créative, ou l’optimisation du licensing à travers l’usage de la blockchain.

Le nombre de releases grandira encore.

Voilà déjà quelques années qu’indé comme majors ont lourdement augmenté le nombre de leurs releases. Il n’y a aucune raison de ne pas penser que cette tendance persistera, vers à une sélection naturelle au travers des performances en streaming. Conséquence: investissements upfront et avances diminueront. Et alors que les barrières à l’entrée de nouvelles sorties s’abaisseront, il deviendra encore plus difficile pour les nouveaux arrivant de se faire une place au soleil de la visibilité.

Prédictions sur toutes les bouches qui n’arriveront pas (encore) cette année selon nous:
+ La mort de la radio
+ La mort du format album
+ La fin des investissements des labels en télé, radio et médias classiques qui, qu’on le veuille ou non, contribuent encore et toujours au succès des hits singles.