Ringo Starr, le batteur des Beatles qu’on ne présente plus se disait en faveur du Brexit il y a quelques jours sur BBC News en le qualifiant de “choix judicieux”, l’industrie musicale britannique semble elle moins sereine face à cette perspective.

Keep on Rocking in a Free World ?

Lorsqu’il s’agit de faire une tournée européenne, la libre-circulation dans “l’espace Schengen” notamment (qui couvre la majeure partie des pays de l’Union européenne et certains autres pays européens) est bien pratique.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pose la question des nouvelles obligations que les citoyens britanniques et surtout les musiciens et leurs équipes -pour ce qui nous préoccupe ici- auraient à remplir (visas, assurances …) et qui ne pèsent pas sur ceux qui font partie de l’Union. C’est également sur les travailleurs du secteur -qui sont à 10% des citoyens du Vieux Continent en Angleterre- que pèse la menace d’une situation compliquée.

L’an dernier c’était le principal de Guidhall School, prestigieuse école de musique fondée en 1880 à Londres qui expliquait craindre les effets du Brexit sur son école concernant les frais d’inscription et les conditions d’accès à la “société publique des prêts étudiants” jusqu’ici facilité pour les étudiants européens, pouvant ainsi priver l’école de ces élèves européens (200 sur 900 en 2016).

Money, that’s what I want

La musique est aussi un business ancré dans la macroéconomie. Le cours de la Livre Sterling influe par exemple sur les cachets des artistes, sur les frais autour de l’organisation de festivals pour faire se déplacer des artistes étrangers, obligeant certains promoteurs de festivals à voir les coûts à la baisse en se passant de certains shows trop gourmands en argent.

L’industrie musicale pour la perfide Albion c’est aussi une industrie qui emploie 120 000 emplois, 4.4 milliards de livres par an (en croissance l’an dernier) dans le PIB et une industrie aussi juteuse à l’international, représentant 11% des exportations totales.

L’industrie musicale en faveur du “Remain”

Un sondage auprès des acteurs de l’industrie musicale était claire : 77% d’entre eux selon un sondage de la British Phonographic Industry était contre le Brexit, parmi eux, Boy George, ou le producteur Brian Eno mais aussi le chanteur d’Oasis Liam Gallagher qui a déclaré sur Twitter envisager de quitter le pays après l’annonce des résultats.

En juillet 2017 c’est une autre légende qui s’est prononcé sur le Brexit, puisque Mick Jagger a sorti une chanson au titre et au texte évocateur “England Lost” laissant clairement entrevoir sa grande déception face au résultat du vote.

En espérant que tout ça ne nous prive pas de l’excellente musique comme les Britanniques nous en apportent depuis longtemps. Et surtout :